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« Kill me quick », ces boissons tueuses de la jeunesse congolaise

La vente à vil prix de boissons fortement alcoolisées a augmenté leur consommation. Les clients se ruinent et détruisent leur santé. Un vrai danger public que les autorités peinent à arrêter, car cette activité est très lucrative.

Ce lundi de fête de Nouvel an, dans une buvette de la ville de Butembo, à environs 300 km de Goma, à l’est de la RDC, l’ambiance est particulière. Un jeune homme ferme les yeux et avale d’un seul trait la moitié d’un petit flacon de boisson « Tiger » (une boisson de près de 40% d’alcool, importée de l’Ouganda dans des flacons en plastique). Il bouge la tête et se tient la poitrine. D’autres, à côté de lui l’imitent. « C’est ce qu’on appelle kill me quick (tue-moi vite). »

Dans plusieurs buvettes, cette boisson, avec une gamme des liqueurs trop fortes, est vendue en cachette. Si la police ou d’autres éléments des forces de l’ordre vous découvrent, vous risquez la prison, mais les clients adorent les boire. Des communiqués des conseils de sécurité au niveau des villes ou des provinces tentent d’interdire la vente et la consommation de ces tord-boyaux, mais en vain. Des arrêtés signés ne produisent aucun effet.

Il y a plus de dix ans encore, les alcools et liqueurs produits à l’étranger étaient des boissons de luxe réservées aux riches, coûtant de 30 à 100 $ la bouteille. Aujourd’hui, ces boissons à plus de 40% d’éthanol ne coûtent rien. Pour moins d’un dollar, n’importe qui peut l’obtenir. Au même moment, le prix des produits des entreprises brassicoles prend de l’ampleur. Avec des faibles revenus des ménages, difficile d’acheter même à votre ami une bière. Ces liqueurs fortes font donc l’affaire dans plusieurs rencontres : amicales comme festives.

Des codes pour des initiés

Des codes ont été inventés par les consommateurs et les vendeurs clandestins : « Bourgmestre titulaire ou Bosco Taganda » quand on passe la commande de la boisson « BT » ; « J’ai besoin du Chef » pour commander la boisson « Chief », « Béret rouge » pour commander un flacon avec un bouchon rouge, « Kabrama » pour vouloir parler de « brandy liqueur »… Dans des villes de RDC, des codes pullulent pour identifier ces boissons. Si vous ne faites pas parties des consommateurs, difficile de savoir de quoi on parle.

Des liqueurs fortes étalées dans une boutique de Butembo, est RDC © Photo Umbo Salama

Pour échapper à la vigilance des services de sécurité, de douane, d’hygiène et de contrôle, les vendeurs de ces liqueurs recourent à plusieurs techniques. Certains font passer ces boissons dans des pneus de réserve des véhicules. D’autres encore utilisent des tuyaux de plomberie. Difficile donc de l’imaginer. « Les autorités s’attaquent seulement à des petits vendeurs et laissent des grands commerçants qui importent ces whiskys », dénonce Me Moïse Syaghuswa, juriste et défenseur des droits humains.

un vrai danger dans la société

Très prisées surtout des jeunes qui en consomment sans modération, elles sont devenues un vrai problème de société. Selon les statistiques de la police nationale congolaise, dans le district de la ville de Butembo, dans 60 % de cas, les auteurs des crimes ou accidents avouent avoir consommé ces whiskies qui les enivrent vite.

La consommation a même atteint les milieux scolaires. Pendant que l’enseignent dispense les cours, il est fréquent de voir dans certaines écoles des groupes d’élèves qui sirotent et se droguent en cachette avec la boisson Goal (une des marques du whisky emballé dans un sachet). « Ivres, ils empêchaient leurs collègues d’étudier« , explique Kambale Vinode, directeur des études à l’institut de Butembo. Cette année il a dû renvoyé deux élèves pour ivresse à l’école. Mais les vendeurs œuvrent sans se gêner aux alentours des écoles.

Les professionnels de santé sont formels : le danger est là. « Lors du dialogue avec des jeunes que nous encadrons pour des troubles mentaux, la majorité avoue avoir consommé ces whiskys », explique la psychologue Katungu Christine. De son côté, le diététicien Georges Musavuli met en garde tous les consommateurs. « Cela peut causer des graves maladies comme la cirrhose de foie, le diabète sucré… »


Avant Emmanuel Macron, il y avait déjà Joseph Kabila

« Effet Macron en Afrique » développé dans l’émission « Le débat africain » du dimanche 15 octobre sur la RFI m’amène à réfléchir sur la politique congolaise. En effet, le présentateur de l’émission interroge si c’est la jeunesse de Macron ou si c’est sa fulgurante ascension politique qui inspire des jeunes africains à militer pour la présidence. Pourtant, Kabila a accédé au pouvoir à 30 ans, aussi jeune que Macron ?

Je sais que vous allez me dire qu’on ne compare pas l’incomparable : un héritier et celui qui s’est battu pour accéder à la présidence. Vous avez raison. Mais, voyez les faits en face. Joseph Kabila a été aussi adulé par la jeunesse quand il a hérité le pouvoir de son Père, Laurent Désiré Kabila, après l’assassinat de ce dernier. La mode était de porter la montre à la main droite, une veste à trois boitons et ne pas fermer le dernier bouton. La politique n’était plus le monopole des personnes âgées de plus de quarante ans. Les jeunes s’y sont lancés en masse. Il fallait même produire des listes électorales aux dimensions des syllabus lors des élections de 2006 et de 2011… En cette période il n’était pas interdit aux jeunes de rêver. Mais, à mesure que les années passent, cet espoir de la jeunesse se dissipe petit à petit et s’évapore.

En 2011, Jeune Afrique a indiqué que Joseph Kabila était à la fois un risque et une chance pour la RD Congo. « Risque d’être rapidement balayé par l’un de ses mentors. Chance d’être enfin le chef moderne, modeste et avisé qui saura faire progresser la République démocratique du Congo (RDC) de l’état de satrapie vers les rivages de la bonne gouvernance ». Si Joseph Kabila a ouvert la porte de l’espoir de la jeunesse congolaise, il a au même moment scellé cette porte.

Moi et ma famille d’abord…

S’il y a plus de dix ans on parlait d’un Kabila qui écoutait plus qu’il ne parlait, suggérait plus qu’il ne s’exprimait,… aujourd’hui le fusil a changé d’épaule. Il a sa propre famille, très impliquée dans le business. Maman Sifa Mahanya, sa Mère, Janet, sa sœur jumelle, Zoé, le frère cadet et quasi-sosie, Joséphine, sa petite sœur, et Olive, la première dame, tiennent le haut du pavé. « Le clan Kabila possède l’équivalent de dix fois l’île de Manhattan (à New York) de terrains en République démocratique du Congo. Cela représente plus de 73 000 hectares quand la taille moyenne d’une ferme au Congo est de 1,5 hectare ». Que Dieu bénisse le clan Kabila et aucune autre famille en RDC.

Il me semble qu’en RDC, certaines personnes sont nées pour que tout aille dans leur sens. Elles sont importantes à un point tel que la marche de la République démocratique du Congo dépend de leur personne. Et il faut qu’elles soient satisfaites. Nous demandons les élections en 2016, on nous promet le dialogue. Nous demandons la paix, c’est la guerre que le peuple doit craindre. Nous demandons la sécurité dans les territoires de Beni et Lubero, ce sont les carnages qui sont au rendez-vous. Nous demandons l’eau, l’électricité, les routes et surtout l’emploi pour les millions de jeunes chômeurs, on nous sort des discours. Aujourd’hui, seule la famille Kabila peut encore rire ou sourire en RDC.

Le look des stars contre la démocratie : qui va gagner ?

En fait, la fierté congolaise reste encore dans la musique et dans le football. Au lieu de se soucier de la paix, la sécurité, les élections et l’alternance, on pense le « look » des grandes stars… Est-ce un jour Emmanuel Macron pourra s’emprunter le look des grandes stars de la musique et du football français ? Son pays n’est pas aussi endeuillé et ne connaît pas assez de problèmes comme la RDC. Mais la vraie question est là : « La RDC aura-t-elle encore une chance de propulser un jeune à la présidence ? ».

 


Les technologies en République démocratique du Congo, le cadet des soucis des administrations

Dans ce pays il y a un ministère national et même un conseiller à la présidence de la République en charge des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Après le mort-né de la fibre optique, on ne jure que par le biométrique. Dans l’un de mes blogs je vous avais montré comment les cartes d’électeurs n’ont aucun système de protection en République « biométrique » du Congo. Ces cartes qui constituent le sésame même des congolais sont falsifiées et piratées par des informaticiens même du degré élémentaire. C’est « Biométrique » non !

Ku band d'une distribution internet à Butembo à l'est de la RDC © Photo Umbo Salama

Rendons-nous dans une institution judiciaire à Butembo, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), à environs 300 kilomètres au nord de Goma. Assis derrière une vieille table en bois, un magistrat écrit un procès-verbal, au stylo, sur du papier de réemploi. A ses côtés, un greffier tape le dossier d’un jugement sur une vieille machine à écrire. Des machines dactylos sont encore utilisées ici. Certains utilisent les quelques ordinateurs disponibles. Pour cela, il faut allumer un groupe électrogène pour les mettre en marche. Certains dossiers sont gardés dans des cartons. Imaginez ce qui pourra arriver aux pièces administratives de cette institution, dans ce pays « biométrique » où des manifestants se donnent rendez-vous au gré de vent et vont  jusqu’à saccager des institutions publiques.

La même scène se déroule dans des bureaux administratifs des entités de base. Assis derrière une vieille table en bois dans une pièce exigüe, le chef adjoint d’un quartier dresse le rapport annuel de son entité sur du papier arraché des cahiers. Il fait presque noir dans ce bureau. Les recenseurs se servent des papiers volatiles pour enregistrer les nouveaux venus dans leurs entités. Les archives et statistiques sont aussi « biométriques ». Les mouvements des populations sont difficilement contrôlables. Comme ici, des bureaux des quartiers manquent cruellement de fourniture comme les fiches de recensements et autres documents.

Les NTIC, seulement pour les jeux et réseaux sociaux

 Une rédaction d'un journal en ville de Butembo © Photo Umbo Salama

Certains bureaux sont équipés en ordinateurs. Des agents ont presque chacun une tablette ainsi que de smart et iPhone. Un de mes professeurs des cours de communication des organisations qui voulait découvrir comment fonctionne le service de communication du ministère congolais des Affaires Étrangères raconte à quel point il a été surpris de rencontrer quatre agents dans ces bureaux, tous concentrés derrières leurs ordinateurs. Curieusement, le premier jouait aux cartes, le deuxième au « Zuma deluxe », le troisième au billard en ligne et le quatrième consultait le profil des filles sur Facebook. « Voilà pourquoi tout est « biométrique » au Congo », s’était exclamé, ce professeur à la fin de l’histoire.

Cela semble logique si l’on tient compte des récentes études sur l’usage des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) en Afrique. Dans un Communiqué de presse publié le 18 février 2016, Deloitte Afrique Francophone, DAF, indique qu’en 2016, 400 millions d’africains consommeront des jeux sur leur mobile. Cette situé est liée à l’émergence d’une classe moyenne plus jeune, plus connectée et aspirant à de nouveaux besoins.

Nombreux ont été témoins de la grande délégation du président Joseph Kabila à la 72ème Assemblée Générale de l’ONU. Alors qu’on s’attendait à une communication pour redorer l’image du pays, les membres du bureau de communication du président de la République étaient plus préoccupées à faire du selfie dans des coins chics de New York. En fait, il y avait une bonne coïncidence : un weekend. Et on lisait sur leurs pages : « Untel a changé sa photo de profil ou tel autre vous a identifié dans une photo ou encore tel indique qu’il était avec vous aux Etats-Unis… ».

Et la transmission des décisions…

C’est un autre casse-tête. Un enseignant du secondaire est nommé gouverneur du Nord-Kivu, sous le régime de Mobutu. Mais il n’en est pas informé. Un policier, venu en hâte, tout couvert de sueur, lui rend des honneurs dans la salle de classe pour lui annoncer sa nomination. Demandez même aux ministres comment ils sont informés de leur nomination : « Par la lecture de l’ordonnance présidentielle à la télévision ». La notification vous arrive quand vous êtes déjà en fonction. Que Dieu Bénisse la République Biométrique du Congo…


En République démocratique du Congo, des fausses cartes d’électeurs au Nord-Kivu

A l’issue de l’enregistrement des électeurs dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) en avril dernier, la commission électorale nationale indépendante (CENI) a suspendu la remise des duplicatas de carte d’électeur. Elle annonce que cette activité pourra reprendre quelques mois avant les prochaines élections. Plusieurs citoyens qui perdent leurs cartes se rabattent sur les services des informaticiens pour obtenir des fausses pièces. Un circuit florissant au mépris de la loi.

La CENI (Commission électorale nationale indépendante) ne délivre plus des duplicatas de carte d’électeur. Elle dit lutter contre la livraison anarchique de ces duplicatas surtout que chaque électeur a seulement droit à deux duplicatas. Pourtant, nombreux sont ceux qui perdent leurs cartes, surtout dans une zone non sécurisée, comme au Nord-Kivu, où à tout moment on peut tomber entre les mains des coupeurs des routes, cambrioleurs et autres malfrats.

Or, sur l’ensemble du territoire national, la seule pièce d’identité valable est la carte d’électeur. Si vous n’en avez pas, il faut présenter un permis de conduire ou un passeport, des documents qui coûtent une fortune et pour les avoir il faut effectuer un long voyage, parfois jusqu’à Kinshasa. Pour contourner cette longue et coûteuse démarche des pièces d’identités, nombreux recourent aux activités illégales des informaticiens.

Des fausses cartes d’électeurs circulent donc

Le prénommé Paulin est un enseignant qui a déjà perdu à plusieurs reprises ses pièces d’identité. Or il ne peut pas accéder à son salaire à la banque s’il ne possède pas de carte d’électeur. Conseillé par ses amis, il sollicite le service d’un secrétariat public pour obtenir une carte falsifiée. Cinq minutes plus tard, Paulin a sa carte d’électeur. Difficile de la distinguer d’une carte originale. Il faut être un bon contrôleur pour découvrir que seul le numéro de série reste celui de la carte scannée.

Selon plusieurs spécialistes en informatique, des cartes d’électeurs délivrées par la CENI n’ont aucune protection et sont faciles à pirater. Elles ne sont incorporées d’aucune empreinte numérique ou d’une puce électronique qui permettrait d’identifier chaque détenteur de la carte.

«Nous utilisons plusieurs programmes. D’abord il faut scanner une carte d’électeur originale qui doit apparaître sur l’écran comme une photo. Ensuite nous remplaçons les identités existantes par celles de la personne qui demande une nouvelle carte. Après y avoir placé sa photo, nous imprimons et plastifions le document qui devient identique à l’original», explique le prénommé Jacques responsable d’un secrétariat public à Butembo.

Plusieurs personnes qui perdent leurs cartes d’électeur ou ceux qui ne s’étaient pas faits enrôler recourent à ces services. Le coût total avoisine 5$. Même des militaires et policiers recourent à ces services quand ils veulent se faire passer pour la population civile. Ces informaticiens vont jusqu’à falsifier des permis de conduire, des diplômes d’Etat, des cartes de service. Il y a de quoi douter de la nationalité de beaucoup de personnes.

Aucune sanction contre ce traffic

Maître Kasereka Kaliki, défenseur judiciaire près le tribunal de grande instance, martèle que piraté les cartes d’électeurs est une infraction punissable par la loi. Il cite l’article 124 du code pénal du 31 mai 1982 qui stipule que «l’infraction de faux en écriture est punie de six mois à cinq ans de prison ferme et de paiement d’amande de 25 milles à 200 mille franc fiscaux». Une disposition légale qui n’est pas appliquée. Certains soulignent le manque de curiosité des OPJ (Officiers de police judiciaire). Surtout qu’il n’y a pas moyen de placer des policiers à chaque secrétariat public pour surveiller ces genres d’activités.


RDC : Des bâtisses laissées par des Belges ne sont que l’ombre d’elles-mêmes

De la colonisation la RDC a aussi hérité certaines habitations et autres bâtisses. Si certains ont hérité des résidences, d’autres ont bénéficié des écoles, d’autres encore des centres hospitaliers ou des Eglises et paroisses. Mais ce sont plus des résidences et bureaux administratifs qui sont en ruine. Leurs propriétaires comme les locataires n’entretiennent pas ces patrimoines historiques qui mériteraient d’être réhabilités.

On dirait que l’entretien de ces bâtisses héritées de la colonisation fait partie de l’histoire après le départ des blancs. Seuls certains bâtiments qui logent des écoles et des hôpitaux gardent au moins des petites traces d’entretien. D’autres, comme des résidences de certains chefs coutumiers, ont déjà subi une certaine réhabilitation de leurs toitures avec des financements de certaines organisations non gouvernementales. C’est dans des maisons où logent des familles et des bureaux administratifs que ça devient catastrophique. La nuit lorsqu’il pleut, il faut couvrir les enfants de caoutchoucs. Les adultes, eux se résignent. La journée, quand il faut sortir de la parcelle, les occupants sont obligés de couvrir des bâches des lits et autres biens de la parcelle pour parer à toute éventualité d’intempéries.

Faites de briques cuites et couvertes de morceaux de tuiles, ces petites maisons construites par les Belges sont visibles dans plusieurs coins et entités. Elles se dégradent peu à peu sous les yeux de tous et leur entretien est le cadet des soucis des occupants ou des propriétaires. Leurs murs sont fissurés et des charpentes ont perdu leurs formes initiales. Et pourtant, elles sont toujours habitées.

Des patrimoines culturels en disparition

Personne ne songe à l’entretien ni à la réhabilitation de ces immeubles devenus vétustes. L’ingénieur Lambert Mihimbi, agent au service de l’urbanisme en ville de Butembo indique que c’est le service de l’habitat qui a la charge de les réhabiliter, car elles sont utilisées à des fins publiques. C’est un patrimoine du domaine privé de l’Etat. Même ceux qui logent dans ces maisons croisent les bras. Normalement c’est les loyers qui devraient servir d’entretien. Mais au bureau de service de l’habitat on se dédouane que les locataires ne s’acquittent pas de leur devoir. « Plusieurs ne payent pas ».

Des enseignants de leurs côtés éprouvent des difficultés quand il s’agit de parler de la colonisation. Ces maisons permettaient de parler de l’administration belge dans une contrée bien déterminée. Distinguer par exemple le quartier des indigents de celui des évolués,… d’ailleurs les agents commis au service de l’habitat rassurent qu’ils ont une instruction de leur hiérarchie exigeant la protection de ce patrimoine immobilier. Pour plusieurs personnes rencontrées, ces constructions belges constituent un patrimoine culturel d’intérêt historique et doivent être protégées. “Il faut un budget approprié pour les réhabiliter, pour que les générations futures connaissent l’histoire des colons chez nous”, estime Kahindo Mbalolyahi, agent contrôleur des sites au service urbain de l’habitat. Il nous faut donc conserver un monument pour ça.

En réalité un camouflage s’organise dans la procédure d’occupation de ces maisons. Certains ont en fait des biens personnels dont ils ne s’occupent pas. Certains fonctionnaires, avant de quitter ces maisons pour répondre à une mutation, laissent des familiers y résider sans l’avis du service de l’habitat. “C’est tout un combat pour demander à ces nouveaux occupants les loyers. Ils se justifient comme s’ils étaient dans leurs droits”, déplore un agent du service de l’habitat qui a voulu rester anonyme.

Plus d’un citoyen regrette que ces logis soient abandonnés à leur triste sort. Elles perdurent jusqu’à dépasser un demi-siècle. De l’avis d’un architecte qui a voulu rester anonyme, ces maisons ont une longue vie que celles qu’on construit actuellement. Selon lui, plusieurs maisons construites après le départ des blancs n’ont pas une bonne maçonnerie comme celle des belges. D’ailleurs les rares personnes qui se procurent des parcelles où ces bâtisses des belges sont construits préfèrent les réhabiliter que de les démolir.