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Ebola, cette maladie qui modifie nos conditions d’hygiène

Au début du mois d’oût, le ministère de la santé congolaise a déclaré la présence de l’épidémie d’Ebola dans la commune rurale de Mangina, à trente kilomètres à l’Ouest de la ville de Béni, en zone de santé de Mabalako,  en province du Nord-Kivu. Les médias se sont emparés du sujet, des sensibilisations sur l’hygiène pour prévenir la maladie et pour se protéger sont au rendez-vous. Dans les villes et les campagnes, des outils de prévention et de protection s’exhibent un peu partout, comme une nouvelle mode.

« Les africains ne meurent pas des microbes », cette phrase est souvent prononcée par des personnes qui se jettent sur tout ce qui se présente pour se nourrir, sans penser aux principes de base pour une bonne hygiène. Mais l’épidémie du virus d’Ebola vient de mettre un frein aux pratiques hasardeuses…. La ruée sur les viandes grillées dans la rue, dans des lieux publics ou devant les bistrots et cabarets décroit considérablement. Le respect des normes d’hygiènes s’impose d’elle même, sans besin d’une traque policière. On va même au-delà des normes exigées! On dirait même dire : « à quelque chose malheur est bon ». Car l’hygiène était le cadet des soucis pour de nombreuses personnes. Or, avoir une bonne hygiène de vie, c’est la base pour rester en bonne santé.

On voit désormais les gens porter des gants (ceux qui sont utilisés dans des structures sanitaires), on les voit portés sur toutes les mains, un peu partout : dans la rue, en milieu professionnel et dans des endroits publics, à Butembo et Béni, à l’Est de la RDC. Avec tous ces gants, on croirait presque à des enquêtes policières partout ! Ceux qui n’en portent pas sont vus comme des sous-informés. A l’entrée des bistrots et des boîtes de nuit, des kits sont proposés pour se désinfecter les mains avant de passer toute commande. Dans les restaurants et les hôtels,  mis à part le dispositif de désinfection des mains, le « self-service » n’est plus au rendez-vous.

Mais Ebola, ce n’est pas seulement une affaire d’hygiène pour survivre. C’est aussi l’occasion, pour les commerçants et les opérateurs économiques, de réaliser des bonnes affaires. Dans les officines de vente de médicaments et dans les supermarchés, les produits d’hygiène se raréfient alors que la demande s’accentue ancore. Et pour l’habillement, la mode est aux chemises à manche longue. C’est aussi ça la réalité d’Ebola !

Eviter des contacts avec des personnes malades

Nos liens sociaux et affectifs peuvent nous amener à toucher un proche déjà atteint d’Ebola. Serrer la main, embrasser, laver, donner des câlins… tous ces gestes de la vie courante sont à éviter en cas de virus Ebola, car ces gestes presque anodins peuvent nous coûter la vie. En cas de de deuil, il nous arrive de manipuler le corps de la personne morte (ou même les affaires lui ayant appartenu) sans trop de précaution, mais c’est une erreur car c’est ainsi qu’on attrape le virus Ebola.

Le problème vient de nos habitudes de vie et de nos usages. Par exemple, ne pas se serrer la main pour se saluer est mal interprété en société, y compris dans la zone de Béni-Butembo. Vous risquez d’être taxé de tous les maux de la société ! Surtout entre des personnes de différente génération. Certains essayent de contourner le problème avec de fausses solutions. Cela qui m’intrigue encore, mais j’ai vu plusieurs personnes qui pensent que la contamination passe uniquement par la pomme de la main (ce qui n’est franchement pas très logique…), on voit alors des gens se donner des coudes pour se saluer ! Mais ce geste aussi est à éviter ! Il faut vraiment éviter tout contact direct.

Depuis la déclaration officielle de l’épidémie, des commissions de mobilisation sociale de lutte contre la maladie intensifient les descentes sur terrain pour conscientiser la population. Au Ministère national de la santé on demande à tous d’éviter de toucher tout animal trouvé mort dans la forêt ou de consommer sa viande. Il faut également éviter de toucher sans protection le sang, la sueur, les urines ou les vomissures d’un malade ayant succombé ou d’un malde encore vivant, qui souffre d’une fièvre hémorragique virale. Plus vite seront appliquées ces mesures préventives, plus vite la propagation de la maladie sera arrêtée. Et si on observait continuellement ces règles d’hygiène, même après éradication d’Ebola, le taux des maladies pourrait sensiblement baisser.

Avec Ebola, le dicton qui dit que « prévenir c’est guérir » prend tout son sens. Respectez donc les règles d’hygiène et vous ne serez pas contaminés par le virus.

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salamaonline

Commentaires

Moïse Musavuli
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Ton regard sur cette maladie qui vient nous dépouiller de nos us et coutumes m'intéresse. Courage.

Francine Musowa
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Tres interressant l'article. Profitologie