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Horizon 2050 : Kinshasa la capitale des anciens élus

Vers les années 2050, à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, ne soyez pas surpris si la majorité de la population commence par le titre d’honorable, excellence, Madame honorable ou Madame excellence,… pour annoncer leurs identités. La réalité pourra être la même dans des capitales provinciales. Fruit d’un exode rural qui ne dit pas son nom ou d’une fuite de cerveaux des villages vers la capitale.

En 2016, la RDC devrait renouveler pour la troisième fois, de manière démocratique, son parlement. Mais ce processus connait encore des retards et des tractations. »Que ça dure », pensent des députés de l’opposition comme de la majorité. Toutefois, après deux éditions électorales, en 2006 et 2011, un constat se dégage : « une fois élus, des députés nationaux déménagent avec leurs familles dans la capitale ». D’autres vont jusqu’à déplacer leurs parents, oncles et tantes ou même leurs grands-parents… Pour quelle finalité ? Surtout que des élus déplacent des populations qui ne participent pas au développement : des enfants et des vieillards.

A l’issue du mandat parlementaire, des députés reviennent dans leurs circonscriptions pour battre campagne. Ils vendent leur patrimoine et même celui de leurs parents. Réélus ou pas, tous retournent vivre dans la capitale. C’est le début du combat pour les non-réélus à la recherche des postes plus ou moins juteux comme au parlement : dans des cabinets des ministères, des portefeuilles des entreprises publiques de l’Etat,… Partout il faut déposer des pots des vins et des corruptions qui peuvent ou pas vous faire embaucher.

Prenons la calculette

En 2006, l’assemblée nationale a accueilli cinq cent (500) députés qui se sont déplacés avec des leurs familles. En 2011, seulement 44 députés ont été réélus dans leurs circonscriptions respectives. Et donc plus 450 n’ont pas su retourner à l’hémicycle. A ce calcul, il faut ajouter des suppléants qui sont entrés dans l’hémicycle pour succéder aux députés qui ont été nommés ministères, conseillés du chef de l’Etat ou encore à la direction des entreprises génératrices des recettes. Ces suppléants, à leurs tours, viennent à Kinshasa avec leurs familles, voire leurs copines. Et abandonnent dans la boue et dans la poussière leurs anciens amis.

Malgré, le remaniement, le changement ou la fin du mandat, ils ne jurent que par vivre aussi longtemps possible dans la capitale que de retourner dans leurs villages respectifs. Se référant à ces calculs, le Professeur Arsène Mwaka avait déclaré que les probabilités pour un député d’être réélu en RDC sont d’environ 3%. Donc, on est élu tout en sachant qu’on n’aura pas de deuxième chance.

Si on fait des projections vers les années 2050, on voit à quoi va ressembler les habitants de Kinshasa, dix législatives après. Car, même les anciens députés de la transition, de l’après le dialogue inter-congolais, vivent, avec ou sans emploi, dans la capitale. « A l’assemblée on se familiarise avec un salaire à quatre chiffres. Si je rendre dans ma ville comme enseignant d’école secondaire je vais trouver que le salaire est humiliant », se désole un ancien député de 2006, rencontré au Nganda « Sous le safoutier », au rond-point Huilerie, à Kinshasa. Coiffé d’un chapeau large bord, pour se faire discret, il venait de commander un morceau de viande et une bière bien froide.

Partir pour ne plus revenir

Dans des villes et autres entités, des écoles et universités ne voient plus leurs rares enseignants qualifiés rentrés ;m même en cas de vacances parlementaires. Idem pour des structures sanitaires. Même des partis politiques marchent à l’aveugle. Des cadres étant restés à Kinshasa, leurs partis se vident de plus en plus des membres n’ayant plus de repère. De leurs côtés les élus préfèrent l’appellation d’honorable et d’excellence. Et donc à dieu le titre de professeur, docteur, coordinateur,…

Pourtant la constitution précise que les députés ont deux sessions en une année : la session de mars-juin et celle de septembre-décembre. De cette façon, si on veut éviter l’exode rural ou la fuite des cerveaux par le processus électoral, il serait mieux de prendre en charge des élus dans la capitale seulement pendant les sessions parlementaires. Pendant les vacances, ils s’occupent de leurs anciens emplois et ainsi ils seront proches de leurs bases respectives pour élaborer un bon rapport à la rentrée parlementaire. Dans ce cas, la rémunération des vacances parlementaires ne pourra intervenir qu’à la présentation d’un rapport congruent.


Est de la RDC : Coup-de-gueule des « femmes de joie » à l’égard des hommes mariés

Un climat de méfiance s’installe entre ces deux camps depuis un certain temps. Mais le côté qui se sent plus embarrassé, confus, troublé, perturbé,… par le cours des événements, c’est celui des « femmes de joie ». Il y a autant des codes pour les identifier : « femmes libres » ou avec un peu d’euphémisme « femmes vivant seules »,…Vos pays respectifs ont des codes, qualifier ces femmes… Mais quel est ce coup-de-gueule, vous demandez-vous ?

Des Mamans au sortir du culte pour célébrer la journée mondiale de la femme © Photo Umbo Salama/archive 2013

Ce vendredi 23 juin à Butembo, à environs 300Km au nord de Goma, à l’est de la RDC. Il est 16h (14h GMT) quand j’entre dans une buvette de la ville pour un verre de rafraîchissement après une dure journée, mais aussi pour mieux débuter le weekend. Une dizaine de clients y prennent la bière et échangent des idées autour des sujets qui semblent les mettre tous d’accord.

On croirait qu’ils sont venus ensemble, pourtant pas… C’est lié à l’hospitalité du milieu. « Quand vous rencontrez des gens assis dans une buvette ou dans un autre milieu, le sérieux veux que vous les saluez d’abord. A leurs tours, ils vous accueillent et vous intègrent dans leurs conversations. Certains peuvent même vous ajouter une bière à l’occasion », explique un habitué de ces buvettes qui m’accueille à l’entrée.

De la musique en sourdine, accompagne ces conversations. Le RNB, RAP et HIP-HOP cèdent petit-à-petit place à la « Rumba congolaise ». Cette dernière série musicale s’interrompt brusquement pour céder place à des anciens succès (tango ya bawendo). C’est l’arrivée d’un homme, cinquantaine révolue. « Il doit être le proprio du bar ! », me suis-je exclamé, en basse voix. Son arrivée a été triomphale. Mais cela n’a pas empiété sur la conversation.

« Une musique bienvenue ou malvenue ? »

Une musique, une chanson, une séquence,… a bouleversé toute l’ambiance amicale qui régnait dans la buvette : « Flora, une femme difficile ». Cette musique de 1987 de Franco Lwambo Makiadi avec le TP OK Jazz parle d’un homme marié qui cherche à draguer une femme mariée à un autre homme, mais sans succès. Cette musique rend nerveuse une femme, qui voit devant elle des hommes qui trichent avec des femmes mariées. Elle s’adresse à haute voix à ces femmes mariées qui, selon cette femme, ne savent pas résister aux dragues des hommes avec qui elles ont des liaisons. « Nous, des femmes vivant seules, nous sommes en colère contre vous les hommes mariés… Et vous me regardez comme si vous n’êtes pas en train de suivre cette musique de Lwambo… Franco ». « Mais qu’est-ce qui se passe ! », s’exclame un homme, le plus âgé des clients, et qui tente de calmer la dame énervée.

Mais, elle ne décolère pas. Selon cette dame, quand les hommes mariés se lancent dans des relations amoureuses en dehors de leurs couples, ils trichent avec des femmes mariées à d’autres hommes. « Et vous pensez comment nous nous allons vivre ; nous des femmes vivant seules. Vous pensez que nous ne sommes à même de vous satisfaire », insiste-t-elle, les larmes aux yeux. On a vu la musique qui s’arrête nette, avant que la buvette ne se vide petit-à-petit des femmes qui sont sorties avec des maris qui ne leur appartiennent pas.

Des femmes qui ne parlaient pendant tout le temps que je venais de passer à cet endroit, sont sorties de leur silence. L’une d’elles prend la parole. « Nous allons commencer à être les premières à dénoncer vos relations extérieures auprès de vos maris ou de vos épouses. Et on s’en fout si vos mariages vont se briser ». Et elle est sérieuse. « Et ils savent qu’ils n’ont pas assez de choix car ils viennent solliciter nos cabanes pour leurs relations amoureuses occasionnelles. C’est nous qui détenons leurs secrets », embraye une autre femme.

Pourquoi ne pas aller auprès de ces hommes et leur dire : « Papa au lieu d’aller avec cette femme qui a déjà un mari et qui risque de te causer des problèmes, triche avec moi qui ne suis pas mariée ? », ai-je demandé. « Ici chez nous à Butembo, les hommes ont peur quand une femme vient pour le draguer. Les rares fois qu’ils peuvent accepter, ils partent sans payer des honoraires », réagit une troisième, les yeux rivés sur la table. Les hommes présents dans la buvette ne trouvent plus de mot pour commenter cette position des femmes de joie. Quand vous racontez l’histoire à d’autres hommes en dehors de cette buvette. Ils s’expriment par un sourire, sans rien dire. Est-ce un sourire de culpabilité ? On dirait que les femmes joie viennent de dire haut ce que nombreux pensaient en basse voix.

Des femmes très nombreuses que les hommes

En effet, la ville de Butembo comme plusieurs autres entités victimes des guerres à répétitions et de l’insécurité incessante, les hommes sont les plus victimes. Dans cette situation, les statistiques des hommes sont de loin inférieures à celles des femmes. Faute des statistiques actualisées au bureau de l’Etat civil, nous nous contentons des analyses de certains étudiants de la région. « Pour l’équilibre social, à chaque homme correspond au moins deux ou trois femmes », explique la psychologue Marie Léa Wasukundi. Selon cette hypothèse a été posée pendant une étude sur les causes du taux élevé des femmes vivant seules dans la ville.

Ces femmes vivant seules ou femmes de joie sont visibles même à des heures tardives de la nuit au tour des bars, bistrots, hôtels, boites de nuit,… à la recherche des partenaires. Rares sont ceux qui en trouvent pour être payées en monnaie de singe. « Entre 1500 et 5000fc (soit entre (1$ et 4$) pour une nuit », se plaint l’une d’elles. Nombreuses sont des déplacées de guerre, d’autres sont envoyées par leurs ménages,…

Toutefois, dans l’un ou l’autre cas, les hommes mariés sont prévenus. Choisir entre perdre son mariage et avoir une liaison avec des femmes de joie. Vous savez au moins où trouver ces femmes, une fois de passage dans cette ville.


RDC : Prison break s’invite dans les prisons congolaises

Prison Break est un feuilleton télévisé américain créé par Paul Scheuring. Ce feuilleton, dans sa première saison, montre comment Michael Scofield, ingénieur en génie civil, met au point une stratégie pour faire évader son frère Lincoln Burrows de la prison, car accusé à tort d’avoir tué le frère de la vice-présidente des États-Unis. Les séries d’évasions enregistrées ces derniers temps en République Démocratique du Congo se présenteraient-elles comme dans ce feuilleton ? Un regard citoyen s’avère indispensable.

vue de l’entree de la Prison de Beni lors d’une visite d’inspection du bureau des droits de l’homme de la MONUSCO© Photo droits de tiers

En l’espace d’un mois, des détenus s’évadent dans cinq maisons carcérales de la RDC. Le premier épisode de la série se joue le matin du mercredi 17 mai au centre pénitentiaire de Makala, à Kinshasa. Plus de la moitié de prisonniers (4216 évadés sur 8087) sont en cavale. Deux jours après, le vendredi 19 mai, intervient la réalisation du deuxième épisode. Il se joue simultanément dans deux maisons carcérales : la prison de Kalemie dans la province du Tanganyika et de Kasangulu dans la province du Kongo Central.

Comme pour  la série « Prison Break », le producteur pensait que l’histoire de la prison n’allait pas attirer les spectateurs. Il a été surpris par l’audience qui se multipliait jour après jour. Est ce qu’en RDC on peut aussi dire que la série d’évasion intéresse ? On peut le dire puisque ces évasions sont loin de s’arrêter. Le parquet, le commissariat et la maison communale de Matete (à Kinshasa) lance le troisième épisode. Ils sont attaqués au petit matin du samedi 10 juin. Une dizaine de détenus dans la nature. Ces évasions se passent la nuit ou mieux au petit matin. On dirait que l’audience aussi accroit.

Première mesure de sécurité : la garde est renforcée seulement la nuit. La journée… pas assez de dispositifs de sécurités. Mais le Michael Scofield de ces épisodes ne se désole pas comme des forces de sécurités régulières. Il surprend à Beni, à l’est de la RDC dans la mi-journée, vers 14h30 heures locales ou 12h30GMT, dans le quatrième épisode. « C’était pendant les heures de visites. La garde n’est plus rigoureuse puis qu’on pensait que des éventuelles évasions pourraient avoir lieux la nuit ou le matin », déclare à la radio Okapi, Nyonyi Bwanakawa, maire de Beni, lors de l’émission dialogue entre congolais. Le bilan de tous ces épisodes, voulez-vous me demander ? Non… allez sur Google (moteur de recherche), il y a assez d’articles dans ce sens.

Qui est Michael Scofield dans ces épisodes ?

J’ai dû écouter des radios, suivre des télévisions, lire la presse… Cette question reste sans réponse. Ces événements alimentent les débats dans les rues. Cette question persiste… L’autre question qui revient : Quelle sera la prochaine étape ? Des autorités provinciales du Nord-Kivu, ont même institué des couvre-feux dans certaines entités de la province entre 18h30 et 6h00. Objectifs : retrouver des évadés et parer à toute éventuelle évasion.

L’unique personnage qu’on essaie d’identifier c’est celui que nous présentons ici comme  Lincoln Burrows (Celui que Scofield est venu libérer). A Makala comme à Kasangulu et à Matete ce rôle est joué soit par Ne Mwanda Nsemi (Chef mouvement politico-religieux Bundu Dia Mayala), soit par ces adeptes. Mais à Beni les autorités attribuent ce rôle aux ADF et miliciens ainsi qu’à d’autres prisonniers liés aux massacres et tueries des civils dans cette zone. Il faut arriver à identifier Scofield et Burrows dans cette série d’évasions si on veut sécuriser les maisons de correction.

Que cachent ces évasions ?

Une seule réponse conclut des débats autour de cette question : « Il y a quelque chose qui se prépare au pays ? ». Quelque chose ??? C’est encore flou. Des rumeurs comme celles d’avant 19 décembre 2016 renaissent. Ces rumeurs projettent un événement qui ne dit pas encore son nom au 30 juin 2017, c’est-à-dire la date de commémoration de l’indépendance de la RDC. Quand on cherche à en savoir d’avantage sur ce fameux « quelque chose qui se prépare », les services de sécurité vous réplique : « Il n’y a rien, c’est l’homme qui a peur ».

De Makala à Beni, en passant par Kasangulu, Kalemi et Matete, ces évasions massives sont une diversion. En fait, le système de commandement des groupes armés est différent de celui des forces régulières. Dans les mouvements armés et dans des groupes terroristes on croit à l’idée du chef. Tandis que dans les forces régulières on obéit. Un chef des groupes terroristes s’il est incarcéré, le mouvement manque l’unité de vision. Il faut à tout prix le libérer.

Des évasions à répétition, cela apparaît maintenant comme voulu et planifié. Une enquête sérieuse doit être rapidement menée, et les conclusions rendues publiques, pour tirer au clair cette situation. Cette vague d’évasions va avoir inéluctablement comme conséquence la résurgence de l’insécurité dans le pays. Des présumés coupables des massacres et autres formes d’insécurités sont aujourd’hui en liberté.

 


Chanter l’hymne national, un casse-tête pour des congolais

Lors de l’exécution du « Debout Congolais », l’hymne national de la République Démocratique du Congo, certains bavardent ou refusent de le chanter. Pourtant c’est un symbole fort de l’unité de la nation et du patriotisme. La négligence, l’ignorance et le découragement de certains congolais expliquent ce manque de civisme.

De G à D : Nyonyi Masumbuko (Maire de Beni), Sikuly’Uvasaka (Maire de Butembo), Général Awashango Cdt de la PNC au Nord-Kivu, Valérien Mbalutwirandi, ministre de l’intérieur au Nord-Kivu, lors de l’hymne à l’inauration du bâtiment de la police de l’enfance à Butembo © Ph Archives (Mars 2014)

Dans toutes les villes et autres entités de la RDC le drapeau national est partout : dans toutes les concessions scolaires et les enceintes de l’administration publique. Tous les jours, lorsqu’on hisse le drapeau l’hymne national est exécuté. Si vous observer avec attention ceux qui exécutent cet hymne vous risquez d’exploser de rire. Certains s’arrêtent et prennent une position fixe pour saluer le drapeau mais ne chantent pas toujours les paroles de l’hymne national.

On y voit des gens qui marmottent des mots inaudibles on dirait des bavards. D’autres se taisent tout simplement. Des phrases comme « courbé… courbé » au lieu de « longtemps courbé » ou encore « posteriste » au lieu « postérité »… Des exemples sont légion. Observez vous-même des joueurs lors des compétitions africaines ou internationales quand arrive le moment de chanter l’hymne national. Patrick Tsico, ancien bourgmestre et enseignant en sciences politique et administrative à l’UCG (Université catholique du Graben) explique que la connaissance du texte et de la mélodie de l’hymne national est obligatoire pour tout Congolais. « C’est le symbole de la nation qui traduit les aspirations de tout un peuple. Il contient la philosophie et la vision même d’une nation ». Les autorités administratives s’émeuvent de ce comportement mais n’agissent pas. Certains pensent que c’est facultatif de chanter l’hymne national. Pourtant c’est un usage bien connu, ça ne coûte rien.

« Poste de radio et clé USB, une alternative »

Plusieurs autorités locales ont trouvé une alternative lorsqu’il s’agit de chanter l’hymne dans une manifestation officielle. Le chef du protocole vient avec une radio et une clé USB ou une carde SD qui contient l’hymne. Il est ainsi joué à la radio et épargne des participants à prononcer des mots qui ne sont pas du texte. Là c’est facile.

Aucun accent n’est mis sur son apprentissage comme pendant la deuxième république sous le règne de Mobutu. Les autorités de l’époque étaient très rigoureuses dans l’application des sanctions contre ceux qui ne respectaient pas « La Brabançonne », «Le Debout congolais» ou encore « La Zaïroise ». Ils risquaient même l’emprisonnement. Selon le politologue Kahindo Muhesi, depuis 1965 le pays a été soumis au régime de Mobutu qui a contraint beaucoup de gens à oublier le « debout Congolais » au profit de « la zaïroise ». Aussi ceux qui ont remplacé Mobutu n’ont pas insisté sur le patriotisme à afficher en public et la guerre de 1998 a découragé certaines personnes à s’affirmer comme des congolais.

De même le code pénal est silencieux sur les sanctions à appliquer à ceux qui refusent délibérément de chanter et ou qui distordent le texte de l’hymne national. M Benjamin Kahemulo, défenseur judiciaire au Tribunal de grande instance explique que seul le code pénal militaire du 18 novembre 2002 qui réprime ce comportement et ne définit que l’infraction d’outrage au drapeau sans faire allusion à l’hymne national. Or il s’agit, affirme-t-il d’une manifestation injurieuse à l’égard du drapeau. Ce sont les militaires, les policiers ou autres assimilés qui peuvent se rendre coupables de cette infraction. Rien n’est alors dit sur l’hymne national. Toutefois, pour certains le respect dû à l’hymne national relève du civisme.


Kabwelulu et Mende : des coutumiers de Kabila ?

Mardi 9 mai, Bruno Tshibala, premier ministre congolais dévoile son gouvernement. Certains noms sont encore revenus. Il s’agit de Martin Kabwelulu et de Lambere Mende qui occupent respectivement le ministère de mines et de la communication. De Gizenga I et II à Brino Tshibala en passant par Muzito I, II et III, Matata I et II ; Badibanga, leurs noms ne manquent pas. Sont-ils les meilleurs ? Que cache leur persistance dans tous ces gouvernements ? 

Martin Kabwelulu Labilo a occupé le ministère des Mines dans le gouvernement dirigé par Antoine Gizenga en 2007, ministère qu’il détient encore aujourd’hui. Même chose pour son homologue Lambert Mende Omalanga. Depuis octobre 2008, Mende occupe le poste de ministre des Médias et de la Communication, poste doublé de l’étiquette de porte-parole du gouvernement. Il a été nommé ministre des Hydrocarbures en février 2007, dans le gouvernement Gizenga I, avant de prendre en octobre 2008, la tête du ministère de la Communication et des Médias. Il y demeure jusqu’à aujourd’hui.

On dirait qu’ils forment un duo intouchable. Les questions qui se posent à propos de Mende et Kabuelulu restent les mêmes. Pourquoi sont-ils reconduits dans leurs fonctions à chaque changement du gouvernement ? Ont-ils des compétences inégalables ? Est-ce du favoritisme à leur égard ou une simple question d’affinités avec le « Chef » ?

Bloomberg et situations politiques ?

L’agence Bloomberg, spécialisée dans les questions économiques a déjà révélé que Joseph Kabila, sa femme, ses deux enfants et huit de ses frères et sœurs contrôleraient plus de 120 permis d’extraction d’or, de diamants, de cuivre ou de cobalt en République démocratique du Congo. Les enquêteurs citent en exemple deux entreprises familiales qui à elles seules possèdent les permis d’exploiter du diamant sur plus de 700 km en RDC, le long de la frontière avec l’Angola. Si ces révélations s’avéraient vraies, on pourrait dire que Martin Kabwelulu mérite une récompense de garder son poste au ministère des mines.

Pour Mende, il y a peu de cadavres dans son placard de dix ans dans le gouvernement. Sauf qu’Africanews, un journal paraissant à Kinshasa l’avait surnommé de « ministre sans Etat d’âme« . Pour ce journal, la position de Lambert aujourd’hui n’est pas la même demain. « Tout dépend de la position du président de la république», conclut cet article d’Africanews. Il est aujourd’hui le chantre dévoué de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.