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RDC : Prison break s’invite dans les prisons congolaises

Prison Break est un feuilleton télévisé américain créé par Paul Scheuring. Ce feuilleton, dans sa première saison, montre comment Michael Scofield, ingénieur en génie civil, met au point une stratégie pour faire évader son frère Lincoln Burrows de la prison, car accusé à tort d’avoir tué le frère de la vice-présidente des États-Unis. Les séries d’évasions enregistrées ces derniers temps en République Démocratique du Congo se présenteraient-elles comme dans ce feuilleton ? Un regard citoyen s’avère indispensable.

vue de l’entree de la Prison de Beni lors d’une visite d’inspection du bureau des droits de l’homme de la MONUSCO© Photo droits de tiers

En l’espace d’un mois, des détenus s’évadent dans cinq maisons carcérales de la RDC. Le premier épisode de la série se joue le matin du mercredi 17 mai au centre pénitentiaire de Makala, à Kinshasa. Plus de la moitié de prisonniers (4216 évadés sur 8087) sont en cavale. Deux jours après, le vendredi 19 mai, intervient la réalisation du deuxième épisode. Il se joue simultanément dans deux maisons carcérales : la prison de Kalemie dans la province du Tanganyika et de Kasangulu dans la province du Kongo Central.

Comme pour  la série « Prison Break », le producteur pensait que l’histoire de la prison n’allait pas attirer les spectateurs. Il a été surpris par l’audience qui se multipliait jour après jour. Est ce qu’en RDC on peut aussi dire que la série d’évasion intéresse ? On peut le dire puisque ces évasions sont loin de s’arrêter. Le parquet, le commissariat et la maison communale de Matete (à Kinshasa) lance le troisième épisode. Ils sont attaqués au petit matin du samedi 10 juin. Une dizaine de détenus dans la nature. Ces évasions se passent la nuit ou mieux au petit matin. On dirait que l’audience aussi accroit.

Première mesure de sécurité : la garde est renforcée seulement la nuit. La journée… pas assez de dispositifs de sécurités. Mais le Michael Scofield de ces épisodes ne se désole pas comme des forces de sécurités régulières. Il surprend à Beni, à l’est de la RDC dans la mi-journée, vers 14h30 heures locales ou 12h30GMT, dans le quatrième épisode. « C’était pendant les heures de visites. La garde n’est plus rigoureuse puis qu’on pensait que des éventuelles évasions pourraient avoir lieux la nuit ou le matin », déclare à la radio Okapi, Nyonyi Bwanakawa, maire de Beni, lors de l’émission dialogue entre congolais. Le bilan de tous ces épisodes, voulez-vous me demander ? Non… allez sur Google (moteur de recherche), il y a assez d’articles dans ce sens.

Qui est Michael Scofield dans ces épisodes ?

J’ai dû écouter des radios, suivre des télévisions, lire la presse… Cette question reste sans réponse. Ces événements alimentent les débats dans les rues. Cette question persiste… L’autre question qui revient : Quelle sera la prochaine étape ? Des autorités provinciales du Nord-Kivu, ont même institué des couvre-feux dans certaines entités de la province entre 18h30 et 6h00. Objectifs : retrouver des évadés et parer à toute éventuelle évasion.

L’unique personnage qu’on essaie d’identifier c’est celui que nous présentons ici comme  Lincoln Burrows (Celui que Scofield est venu libérer). A Makala comme à Kasangulu et à Matete ce rôle est joué soit par Ne Mwanda Nsemi (Chef mouvement politico-religieux Bundu Dia Mayala), soit par ces adeptes. Mais à Beni les autorités attribuent ce rôle aux ADF et miliciens ainsi qu’à d’autres prisonniers liés aux massacres et tueries des civils dans cette zone. Il faut arriver à identifier Scofield et Burrows dans cette série d’évasions si on veut sécuriser les maisons de correction.

Que cachent ces évasions ?

Une seule réponse conclut des débats autour de cette question : « Il y a quelque chose qui se prépare au pays ? ». Quelque chose ??? C’est encore flou. Des rumeurs comme celles d’avant 19 décembre 2016 renaissent. Ces rumeurs projettent un événement qui ne dit pas encore son nom au 30 juin 2017, c’est-à-dire la date de commémoration de l’indépendance de la RDC. Quand on cherche à en savoir d’avantage sur ce fameux « quelque chose qui se prépare », les services de sécurité vous réplique : « Il n’y a rien, c’est l’homme qui a peur ».

De Makala à Beni, en passant par Kasangulu, Kalemi et Matete, ces évasions massives sont une diversion. En fait, le système de commandement des groupes armés est différent de celui des forces régulières. Dans les mouvements armés et dans des groupes terroristes on croit à l’idée du chef. Tandis que dans les forces régulières on obéit. Un chef des groupes terroristes s’il est incarcéré, le mouvement manque l’unité de vision. Il faut à tout prix le libérer.

Des évasions à répétition, cela apparaît maintenant comme voulu et planifié. Une enquête sérieuse doit être rapidement menée, et les conclusions rendues publiques, pour tirer au clair cette situation. Cette vague d’évasions va avoir inéluctablement comme conséquence la résurgence de l’insécurité dans le pays. Des présumés coupables des massacres et autres formes d’insécurités sont aujourd’hui en liberté.

 

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salamaonline

Commentaires

robert
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une série d'invasions à l'espace des quelques jours seulement, non il y a des choses en penser.

Hawa
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WAOUH ! Ca craint un peu ...